Bravo à Anouar gagnant du 2ème prix !
- rania ben azaza ; nour elhouda derbel
- 10 août 2015
- 6 min de lecture

Med AnouarArgoubi,l’un des étudiants de l’Ecole Supérieure Des Sciences Et Technologies Du Design, a remporté le deuxième prix du concours euro-méditerranéen de l’artisanat« Cuir et chaussures » sous l’égide du ministère de l’industrie, de l’énergie et des mines, en marge du siège de l’UTICA. Cela était pour nous, en tant que communauté ESSTED, une grande fierté et une bien heureuse nouvelle. A cette occasion, nous avons élaboré une interview avec monsieur Anouar pour découvrir sa carrière et son expérience requise grâce à ce concours, ainsi, pour en savoir plus sur son produit : (ainsi des photos exclusives de son projet) - Bonjour Anouar, félicitation pour le deuxième prix que vous avez remporté. - Bonjour Merci beaucoup. - Pouvez-vous tout d’abord vous présenter ? - Med Anouar Argoubi, j'ai fait mes études à l’Ecole Supérieure Des Sciences Et Technologies Du Design (ESSTED), j’ai obtenu ma licence en scénographie système LMD. J’ai suivi après un master professionnel en Design espace et maintenant je suis en deuxième année. - Parlez-nous de ce concours « cuir et chaussures ». - En fait, il est nommé « créatif 2015 », et il s’agit d’un concours euro-méditerranéen qui se déroule chaque année. Ce concours est organisé par le centre national du cuir et de la chaussure en collaboration avec la fédération nationale du cuir et de la chaussure. L’édition de cette année 2015, a fait appel comme chaque année à la créativité des jeunes étudiants tunisiens et internationaux en design et modélisme, ayant pour le thème « extravagance et beauté » et en se basant sur le cuir comme matériau principal. - Parlez-nous de l’ambiance au début, les étapes …Comment ça s’est passé? Et comment avez-vous participé ? - C’est mon enseignante Mme Sana Bouthraa qui a eu l’idée de me faire participer à ce concours avec d’autres étudiants de notre école. Je me suis dit alors pourquoi ne pas tenter ma chance. Nous avons commencé donc le travail le 18 mars 2015. Au début, nous étions 13 étudiants participant à ce concours, des différents niveaux d’étude et des différentes spécialités de l’école. Mais malheureusement pour des raisons spécifiques, le nombre a diminué à 5 étudiants seulement. Ceci ne nous a pas empêché d’avancer dans le travail et de prouver notre enthousiasme, ce qui fait que nous avons commencé également à faire des recherches approfondies sur la nature du projet et le thème sur lequel notre travail sera basé, pour pouvoir élaborer, enfin, un produit qui plait et qui répond parfaitement aux attentes des membres du jury de cette compétition. - Parlez-nous maintenant de la méthodologie utilisée dans votre travail pour arriver à la production du produit. - Après avoir effectué des recherches sur la nature du projet, nous nous sommes intéressés à concevoir un produit d’habillement, de maroquinerie ou des chaussures. Mais j’ai opté finalement pour le domaine de l’habillement. Mes enseignantes Mme Chiraz bouchtiba et Mme Sana Bouthraa m’ont encouragé à faire face à ce défi tout en sachant que je suis à la base un designer espace et que je n’avais aucune formation de fashion design. Donc voilà, mon travail s’est basé sur les recherches dès le début ; en allant du thème, du concept , passant par le sketching, les différentes techniques abordées, le patronage et la recherche des matériaux, jusqu’à arriver la réalisation du prototype. Par ailleurs, j’ai eu l’opportunité de participer au workshop « Entre extravagance et beauté » avec le designer marocain Hicham Lahlou dans le cadre des RAID 2015. C’était une très bonne expérience pour moi que de travailler avec un aussi grand designer. - C’est très intéressant, pourriez-vous nous parlez un peu de votre idée ? - Oui bien sûr, mon idée s’est basée sur l’adaptation d’un concept d’habillement extravagant à partir de notre héritage tunisien et africain. Je me suis inspiré alors, de la tribu africaine du « Massaï », originaire du Kenya. Grâce aux recherches, je me suis rendu compte que le peuple Massaï a des liens avec les amazighs de l’Afrique du nord. Ce qui m’a aidé, dans une étape ultérieure, à faire des croquis de différents costumes inspirés du style des peuples Massaï et Amazigh et qui incarnent certains détails spécifiques à ces civilisations. J’ai fait en sorte aussi de transmettre une sorte de sensation et de message à travers l’histoire de ces deux peuples embusquées au niveau de ces croquis. Mon objectif à travers ce design était de faire connaître notre héritage et patrimoine non seulement aux africains qui ne les connaissent pas, mais aussi au monde entier.





- Très bien… Comment était l’interaction entre les autres étudiants ? - C’était une bonne ambiance pour moi avec les étudiants participants de l’Essted, nous nous sommes adaptés l’un avec l’autre et nous avons travaillé ensemble. Chacun fait partager ses idées, son savoir-faire et ses méthodes C’était un travail d’équipe et de partage. - Est-ce que les participants au concours sont seulement de l’Essted ? - Non, il y avait plus que 140 étudiants des différentes écoles et instituts participants à ce concours, comme l’institut des beaux-arts de Tunis, l’école d’arts et métiers de Mahdia, l’institut supérieur des métiers de la mode de Monastir et autres… - D’accord, et comment était l’interaction avec M. Hicham Lahlou pendant le workshop ? - Ce monsieur était trop cool avec nous et bien chaleureux. Il nous a bien aidé aussi avec ses conseils prodigués. En plus, sa modestie a facilité la communication entre nous. - Parlez-nous de votre choix des matériaux, comment avez- vous réalisé un prototype ? Et si vous êtes allé à une usine, est ce que c’était intéressant ? - En fait, les étudiants ayant travaillé dans le domaine de maroquinerie et des chaussures, ont trouvé des plateformes dans lesquels ils ont pu effectuer leurs prototypes. Par contre, moi et une autre étudiante, n’avions pas trouvé des plateformes adéquates à nos projets, pour ceci j’ai demandé l’aide de Mme Chiraz Bouchtiba (ex Esmodienne et professeure actuelle à l’Essted). J’ai réalisé, ensuite, la couture du prototype à l’aide d’un couturier et j’ai terminé le reste du travail, en ce qui concerne la broderie et la finition, je les ai réalisées tout seul. - Très bien. Et puis, comment était le jury et l’ambiance du concours ? - Les membres du jury se composaient de spécialistes de la mode, d’origines tunisiennes et italiennes, et des journalistes tunisiens. Mais malheureusement les candidats n’avaient pas le droit ni de communiquer avec le jury, ni de leurs présenter leurs travaux. Sinon, il y avait beaucoup de monde et beaucoup de travaux mais l’ambiance était extraordinaire. - Quels étaient les critères d’évaluation ? Et qu’est ce qui a fait que ton produit ait remporté le deuxième prix ? - Les critères étaient le design, la fonctionnalité et à quel point le produit était fidèle au thème du concours. A mon avis, ce qui m’a fait gagner le deuxième prix c’est l’originalité de mon produit, sa finition et sa bonne fonctionnalité. Je pense aussi qu’il était le plus fidèle au thème, et qu’il y aura, par la suite, une possibilité de décliner le produit, à une grande échelle, comme un habit quotidien ou évènementiel. - Quel est le futur de votre création ? (au niveau du marché...) - Je pense qu’il y aura, dans le futur, une possibilité de décliner le produit, à une grande échelle, comme un habit quotidien ou évènementiel. Et pourquoi pas le commercialiser ! Mais je vois qu’il est encore tôt d’y penser car il faudra toute une stratégie pour pouvoir réussir ce genre de design. - Avez-vous un brevet d'invention de ce produit ? - Normalement mon produit est protégé par les organisateurs du concours et le centre national du cuir et de la chaussure. - Finalement, conseillerez-vous ce concours aux générations futures l'année prochaine même si on n’est pas du domaine ? - Oui je leur conseille vivement d’y participer, mais ils doivent absolument être responsables et à la hauteur. - Je vous remercie pour le temps que vous m’avez consacré. A la prochaine et j'espère entendre parler de vos créations à une échelle nationale et internationale. - Merci, j’espère que j’ai bien répondu à toutes vos questions afin de vous aider, à la prochaine.
Interviewé par : derbel nour el houda Rédigé par : Rania Ben Azaza
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